« Je trouve formidable de changer positivement la vie des gens »

« Je trouve formidable de changer positivement la vie des gens »

« Je trouve formidable de changer positivement la vie des gens »

Résaux sociaux
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Michel Gnon est responsable de nos programmes de promotion des systèmes alimentaires durables et des écosystèmes de mangroves pour le Bénin et le Togo. La semaine dernière, il était de passage à Louvain-la-Neuve. L’occasion de vous le présenter.

LC : En quoi consiste ta fonction ?

MG : Concrètement, j’ai en charge l’identification et la formulation des projets et programmes liés aux systèmes alimentaires durables et aux écosystèmes de mangroves, et plus globalement, je travaille sur les questions de gestion durable des ressources environnementales. Je gère également la planification et la coordination de la mise en œuvre de ces projets au Bénin et au Togo, ce qui implique notamment le renforcement des capacités des partenaires dans leur mise en œuvre.

LC : On parle souvent de renforcement des capacités de nos partenaires ? Qu’est-ce que ça implique concrètement ?

MG : Ce travail commence par un dialogue et un diagnostic réalisé avec le partenaire, ce qui nous permet d’identifier leurs besoins en renforcement de capacités. Ensuite, nous les priorisons et planifions leur mise en œuvre en fonction des ressources et de nos compétences. Il peut s’agir de formations délivrées par notre équipe, mais nous pouvons aussi mobiliser des compétences au niveau du siège ou à l’externe, via un consultant. Tout dépend du contexte et des besoins, on ne fait pas la même chose avec tous les partenaires.

LC : Qu’est-ce qui te plait dans ton travail ?

MG : Ce qui me motive dans ce que je fais, c’est de pouvoir impacter, changer une situation. À vrai dire, je suis rentré dans le monde du développement en pensant y passer un ou deux ans, mais j’y suis resté parce que je trouvais tout simplement formidable de pouvoir changer positivement la vie des gens. De pouvoir contribuer à ouvrir les yeux des gens sur leur propre réalité et sur les enjeux de la société.

LC : Est-ce que tu souhaites, par ce travail, apporter des changements dans ton pays, le Togo ?

MG : Il est vrai que j’ai une pensée spéciale pour mon pays, mais j’ai surtout un regard Afrique et Monde. L’idée, c’est de pouvoir accompagner les populations les plus vulnérables à sortir de leur situation, mais c’est aussi mieux décrire ces situations auprès de ceux qui veulent s’investir pour les pays africains. L’éclairage que j’apporte à mes interlocuteurs du côté du Nord me semble être précieux pour faire un développement de précision.

LC : Quels sont les grands défis dans vos pays en termes de systèmes alimentaires durables ?

MG : Notre plus grand défi est que nous apportons des solutions en termes de disponibilité, d’accessibilité, d’utilisation d’aliments sains dans une communauté où il y a une bonne partie de la population qui n’a pas encore le choix : elle doit produire pour manger et survivre et n’a pas conscience des torts causés sur l’environnement et leur santé. Ces populations sont en train de vivre une transition et donc il faut être patients. C’est parfois difficile, mais nous savons qu’il faudra atteindre un certain seuil pour que le plus grand nombre entraîne ceux qui sont encore attachés à la production conventionnelle. En termes de contraintes aussi, nous sommes face à une population majoritairement analphabète. Il est donc compliqué pour elle d’assimiler les formations que nous leur donnons en entrepreneuriat ou en techniques agricoles. Pour faire face à ce défi, nous leur proposons des cours d’alphabétisation.

LC : Ton mot de la fin ?

MG : Le travail réalisé par des ONG au Togo et au Bénin me semble très utile, en particulier celui de Louvain Coopération. J’ai collaboré avec beaucoup de structures sur le terrain et je trouve que LC a une démarche et une approche particulièrement impactante. Le fait qu’on ait cette vocation de rester un peu durablement dans une zone avec des partenaires, finit par produire des impacts qu’on ne voit pas sur les autres actions. Les changements nécessitent du temps et ne sont pas toujours l’apanage d’un projet. C’est avec plusieurs projets qu’on arrive à introduire le changement qu’on avait peut-être prévu dans le premier projet. Et donc, cette approche de LC me semble très bien et c’est aussi pourquoi je me plais à y travailler. Cela coïncide bien avec ma vision du développement.